Sally et nous

Formation en ligne sur les milieux humides

Chapitre 3 : Qui sont les habitants des milieux humides ?


La faune et la flore des milieux humides du sud du Québec

Les milieux humides du sud du Québec abritent une grande diversité d’espèces animales et végétales. Elles sont adaptées à ces habitats particuliers, où l’eau joue un rôle dominant. Voici quelques espèces clés et leur importance écologique. Une grande diversité d’espèces fauniques et floristiques dans un milieu naturel est un bon indicateur de la santé d’un écosystème.

Faune : une diversité adaptée au milieu aquatique

Amphibiens :

Grenouille léopard (Lithobates pipiens) habituellement verte, elle peut parfois être brune, on la reconnait par les tâches dorsales rondes ou ovales et par les plis dorsaux-latéraux. On peut l’entendre au printemps lors de la période de reproduction par ses chants qui ressemblent à des gargouillis sous l’eau.

Salamandre cendrée (Plethodon cinereus) relativement abondante et facile à observer, la salamandre cendrée se cache souvent sous les troncs morts dans les érablières des milieux humides. Contrairement à d'autres salamandres qui pondent sous l'eau, elle pond ses œufs dans la litière forestière. Cette petite salamandre, rougeâtre ou brunâtre avec un ventre "sel et poivre" (cendré), possède une étonnante stratégie de défense : pour échapper à un prédateur, elle peut se séparer de sa queue, qui repoussera par la suite. Communes mais sensibles aux polluants en raison de leur peau perméable, elles sont de bonnes indicatrices de la santé de leur environnement.

Oiseaux :

Butor d'Amérique (Botaurus lentiginosus) : Cet oiseau discret des marais est un excellent indicateur des zones humides bien préservées.

Hibou des marais

Hibou des marais (Asio flammeus) : Associé aux milieux humides et agricoles, ce rapace contrôle les populations de petits rongeurs. Nichant au sol, il est vulnérable. Brun rayé, avec des ailes pâles, son disque facial blanc et ses yeux jaunes le distinguent. Espèce à statut précaire, si vous en apercevez un, n’hésitez pas à le signaler au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec

Canard colvert (Anas platyrhynchos) Canard emblématique et assez répandu au Canada. À ne pas confondre avec le canard noir! En période nuptiale, les mâles arborent un élégant collet blanc, leur tête et leur cou sont vert foncé et son bec jaune. Les femelles sont plus discrètes avec leur plumage brun. Contrairement à d'autres canards, il se nourrit surtout de céréales, d'insectes et de petits poissons.

Mammifères :

Rat musqué (Ondatra zibethicus) : Plus petit que le castor, ce mammifère des milieux humides peut retenir sa respiration jusqu’à 15 minutes. Son odeur musquée, produite pour marquer son territoire, lui a donné son nom. Architecte naturel, il construit des huttes de plus d’un mètre, servant d’abri à d’autres espèces comme les grenouilles et oiseaux aquatiques. Il se nourrit de plantes aquatiques (carex, nénuphars, roseaux), contribuant à contrôler leur croissance.

vison d'Amérique dans les rochés

Vison d'Amérique (Neovison vison) : Prédateur des milieux humides, cet excellent nageur peut plonger jusqu’à 5 mètres et sur de longues distances. Il est actif à l’année longue. Sa fourrure épaisse et lustrée le protège du froid et de l’eau. Pour décourager les intrus, il marque son territoire par des sécrétions odorantes produites par les glandes anales.

Invertébrés :

Libellules et demoiselles : Indispensables pour le contrôle des populations d’insectes nuisibles, elles indiquent une eau de bonne qualité.

Flore : une richesse végétale unique

Plantes émergentes :

Quenouille commune (Typha latifolia) : Icône des milieux humides, elle purifie l’eau en filtrant les nutriments en excès. Par contre, sa dominance excessive indique parfois un déséquilibre.

Scirpes : On retrouve cette plante dans les marais, où elle stabilise les sols et limite l’érosion. Il en existe plusieurs espèces. Elles offrent habitat et nourriture à une foule d’espèces fréquentant les milieux humides.

Plantes aquatiques :

Nénuphar jaune (Nuphar lutea) et nénuphar blanc (Nymphaea odorata) : Importants pour les écosystèmes aquatiques, ils abritent une microfaune essentielle.

Potamot à feuilles flottantes (Potamogeton natans) : Cette plante immergée oxygène l’eau.

Bryophytes (mousses) :

Sphaigne (Sphagnum spp.) : Typique des tourbières, elle contrôle l’acidité et retient l’eau.

Plantes carnivores :

Droséra à feuilles rondes (Drosera rotundifolia) : Présente dans les milieux pauvres en nutriments, sa présence indique un environnement humide particulier.

Comment reconnaître les signes d’un milieu humide ?

1. Indices visuels :

  • Présence de quenouilles, de mousses spongieuses ou de nénuphars flottants.
  • Sols hydromorphes avec des signes d’oxydation tels que des mouchetures soit des taches couleur rouille au sol ou des zones de végétation dense.
  • Racines des arbres visibles
  • Traces d’eau sur les troncs des arbres et la végétation.
  • Litière (sol) noirâtre.

Indices auditifs :

  • Chants d’amphibiens, comme la rainette faux-grillon ou la grenouille verte, surtout au printemps.
  • Cris d’oiseaux comme le butor, les canards ou le hibou des marais.

Indices olfactifs :

  • Une odeur caractéristique de végétation en décomposition, souvent associée aux tourbières ou marais.

Ensemble, cette faune et cette flore témoignent de la richesse et de la fragilité des milieux humides. Leur préservation est cruciale pour maintenir cet équilibre écologique unique.

Vrai ou faux ?

La présence de salamandre cendrée et de butor d’Amérique dans un milieu humide peut servir d’indicateur de la santé de leur environnement.

Vrai
Faux
Valider ma réponse